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Découvertes au fil de l’eau

La dernière action de sensibilisation organisée dans le cadre de l’A.B.C s’est déroulée le samedi 13 mai 2023. Une déambulation au fil de l’eau a ainsi été proposée par le CEN Auvergne pour découvrir les richesses de la ripisylve de la Veyre. Pendant plus de 2h ce sont ainsi près de 30 personnes qui ont suivi et échangé avec Kevin Conilh, chargé d’animation nature, en présence de représentants de la société de pêche active sur la commune.

La Veyre et sa ripisylve, des milieux à part entière

Cette déambulation a débuté par un rappel sur les différents milieux aquatiques existant et sur les fonctions écologiques de la ripisylve, cet écosystème composé de l’ensemble des formations végétales qui bordent les cours d’eau comme la Veyre. Stabilisation des berges et limitation de l’érosion, limitation des crues, réduction de l’évaporation de l’eau et maintient d’une eau fraiche riche en oxygène, réduction des pollutions diffuses (nitrates, phosphates et pesticides) et amélioration de la qualité de l’eau, refuge de biodiversité pour les poissons mais aussi les oiseaux et les insectes. Sans oublier la dimension sociale, patrimoniale et paysagère que procure la présence d’un tel espace pour la population locale.

(c) SMVVA « Ces milieux où coulent nos rivières »
(c) hautsdefrance-normandie.cnpf.fr
(c) symarvalariege.fr

Ripisylve côté flore

Parmi les différentes espèces observées un focus a été fait sur quelques unes aux caractéristiques particulières. La Lathrée qui possède jusqu’à 5kgs de racines et dont les graines restent enfouies 10 ans sans germer. La chélidoine dont la sève est utilisée pour soigner les verrues. Le lierre qui s’élève pour fructifier et s’avère être un excellent isolant naturel pour le tronc. Sa floraison automnale étant par ailleurs très favorable pour la biodiversité.

Espèces Exotiques Envahissantes : une menace pour la biodiversité

L’animation s’est poursuivie par lévocation des Espèces Exotiques Envahissantes (EEE), variées et présentes en nombre, qui constituent une menace pour les espèces locales malgré leur contribution au développement global de la ripisylve. Les ratons laveurs et les écrevisses américaines côté faune ; l’ambroisie, l’ailante, le robinier ou la renouée du Japon côté flore.

Le Robinier, mellifère et aussi résistant que le teck, a été introduit en France depuis les États-Unis en 1601 par Jean Robin, jardinier d’Henri IV. A la fois capable d’enrichir des terres pauvres et de s’adapter à toute sorte de sols, il n’est pas sans poser de problèmes du fait de sa croissance rapide et de sa capacité à envahir l’espace.

Plante pionnière par définition dans son milieu d’origine, la renouée s’est d’abord installée en France dans des milieux dégradés tels que les friches urbaines, les anciens sites industriels, les zones goudronnées, les voies ferrées, les rivières et cours d’eau pollués ou encore les décharges sauvages. Les milieux pauvres en diversité du fait de la présence de métaux lourds ou d’aluminium sont également des lieux d’implantation de la renouée, qui n’y est pas sensible et qui y trouve peu de concurrence. Sa multiplication végétative par rhizome (tiges souterraines qui peut atteindre 30 centimètres de diamètre et qui participent à la multiplication végétative : un morceau de rhizome peut devenir une nouvelle plante) joue beaucoup dans le succès de cette plante à s’installer et se disperser. La plante produit également des composés phénoliques (composés chimiques aromatique) toxiques pour les racines de ses concurrents, ce qui limite largement la concurrence. Les renouées du Japon empêchent ainsi la régénération des autres plantes, que ce soit par semis ou par rejets, ce qui constitue de fait une atteinte aux milieux tels que rivières et ripisylves. Partout ou elle est présente dans le monde, elle reste une plante invasive qui n’a de cesse de faire régresser la biodiversité des sites qu’elle envahit. (source : blog.defi-ecologique.com)

Ripisylve côté faune

La suite de la balade s’est concentrée sur la faune présente au sein de la ripisylve à travers l’observation de la trame de vieux bois présente en quantité et qualité exceptionnelles tout le long de la rivière. Les saules offrent notamment d’excellentes caches à poisson et plusieurs cavités aperçues attestent de la présence de différents pics.

Le chant caractéristique du Loriot a été entendu permettant de confirmer la présence de cette espèce migratoire adepte des branches supérieures des peupliers rendant son observation plus difficile.

Au niveau des odonates (libellules et demoiselles), si on recense 89 espèces différentes en France et 75 en Auvergne, on en retrouve seulement 25 sur Veyre-Monton du fait du manque d’eaux stagnantes telles que des mares ou des étangs.

Pour en savoir plus sur les Espèces Exotiques Envahissantes : (source : OFB)

(c) Office Français de la Biodiversité

Crédit photo/vidéo : Commune de Veyre-Monton ; auteurs identifiés

Plus d’infos : relations-ext@mairie-veyremonton.com


Avec le soutien financier de France Relance et de l’Office français de la biodiversité