Dans le cadre des actions de sensibilisation à l’Atlas de la Biodiversité Communale de Veyre-Monton, une sortie était organisée le dimanche 2 avril dans le secteur de de la zone humide de Veyre. Une vingtaine de personnes ont ainsi suivi Guy Brugerolle, habitant de la commune et membre de l’association Sites et Patrimoines, guide du jour pour cette découverte de ce milieu et de ses espèces.
Zone humide, paradis des plantes hygrophiles
La 1ère observation a permis de découvrir la clandestine (Lathraea clandestina), plante à fleurs bleues, dépourvue de feuille et parasite de divers arbres. Hormis le pied des troncs, elle se multiplie également sur les bas-côtés de la rivière, où plusieurs coussins ont pu être aperçus.
La déambulation a ensuite conduit le groupe au niveau du bief du Moulin de la Paille et sa roue à aubes. Son utilisation a beaucoup évolué au fil du temps passant de carderie en 1821 à la fabrique de galoches en 1931 puis plus récemment à la production d’électricité.
Sur le site, de grands cris triomphants annoncent la découverte par certains de « Morilles ». Morilles qui ne sont en fait que des pousses de Prêle (la grande Prêle pouvant atteindre + de 2 mètres en fin de croissance et qui est très prolifère dans le secteur). Les prêles géantes et les fougères arborescentes furent à l’origine du charbon au Carbonifère.
La visite permet l’observation d’anciens vestiges avec des rappels historiques sur le barrage à l’origine du bief du Moulin de la Paille, le débouché du canal de fuite du moulin de Saint-Alyre, le barrage (écluse et seuil) à l’origine du bief du Moulin de Saint-Alyre, Le barrage à l’origine du bief du Moulin Borel, l’emplacement de l’ancien lavoir communal de Monton (près de l’aire de stationnement des pêcheurs), les explications sur l’ancien lit de la Veyre avant son nouveau tracé ou encore les méthodes d’irrigation des anciens vergers de pommes Canada d’Auvergne.
Plus loin se trouve un jardin dans lequel trône une mare où foisonnent roseaux Phragmites, massettes (Typha latifolia), iris des marais (Iris sibirica), Arums maculés ou Gouet (Arum maculatum)…
Près d’une source alimentant un carré de cresson de fontaine (Nasturtium officinale) il a été possible d’observer la présence de laîches ou carex, de salicaire, de touffes de cannes de Provence (Arundo donax).
Tout le long de la rive, différents Saules ont pu être observés (Saule marsault, Saule blanc, Saule jaune ou saule des vanniers) ainsi que des Aulnes glutineux ou Vergnes, des peupliers et des pommiers malgré certaines difficultés d’identification dues à l’absence de feuilles sur certains arbres à cette période de l’année. Au sol ce sont des plaques d’anémone Sylvie (Anémone nemorosa), de chardons, de ciboulette sauvage qui se sont révélées.
anémone Sylvie chardon
Zone humide, un milieu de choix pour la faune
Côté faune peu de rencontres, ni héron cendré, ni aigrette, ni martin pêcheur ou bergeronnette, pourtant coutumiers des lieux. Seuls quelques canards ou pigeons et un grand bombyle (bombylius major).
« C’est l’un des premiers insectes à faire son apparition au printemps. Dés les premiers beaux jours, et surtout lorsque les premières fleurs s’ouvrent, le grand Bombyle (Bombylius major) émerge de la galerie souterraine dans laquelle il a passé sa vie larvaire et la rigueur de l’hiver. Cette galerie n’est d’ailleurs pas exactement la sienne. En effet, lors de la saison précédente, la femelle a déposé ses œufs à l’entrée de galeries d’Hyménoptères comme des Abeilles solitaires du genre Andrena ou de guêpes fouisseuses. Les larves qui éclosent des œufs sont dotées de puissantes mandibules acérées. Elles pénètrent à l’intérieur des galeries et y consomment les larves des Hyménoptères qui sont donc parasitées.
L’adulte qui émerge au printemps de la pupe présente un régime alimentaire tout à fait différent de celui de sa larve. Le Bombyle est en effet un diptère exclusivement nectarivore. On peut facilement l’observer en train de se nourrir en plein vol. Il insère sa trompe dans la corolle des fleurs et y prélève le nectar un peu comme l’on sirote un jus de fruit avec une paille. Il est intéressant de constater que le Bombyle est classé parmi les Diptères Brachycères Orthorraphes comme le Taon par exemple. »
Jean-Pierre Moussus, « Le Bombyle, une mouche aux pièces buccales très particulières »
(c) Crédit photo : Philippe Vallienne
A ce même endroit il est également fréquent de croiser différentes espèces de grenouilles telles que la grenouille verte (Pelophylax kl. esculentus) ou la grenouille agile (Rana dalmatina) ainsi que la couleuvre à collier (Natrix helvetica).
grenouille verte grenouille verte grenouille agile grenouille agile couleuvre à collier couleuvre à collier
Zones humides, des espaces vitaux en souffrance
Les milieux humides couvrent environ 6 % des terres émergées et figurent parmi les écosystèmes les plus riches et les plus diversifiés de notre planète car Ils abritent une très grande variété d’espèces animales et végétales. (Skinner & Zalewski, 1995).
Crédit photo/vidéo : Commune de Veyre-Monton ; auteurs identifiés
Plus d’infos : relations-ext@mairie-veyremonton.com
Avec le soutien financier de France Relance et de l’Office français de la biodiversité